Le Projet

Les objectifs de Rés0sem

Le but du projet Rés0sem est de trouver les solutions de traitement de semences qui permettent d’assurer qualité sanitaire et rendement de la récolte des céréales et des protéagineux, grâce à des technologies ou des méthodes validées par toute la filière. Le réseau vise ainsi:

  • Une réduction totale des traitements phytosanitaires des semences sans intervention fongicide sur la culture chez les exploitants non bio.
  • Des méthodes qui n’impactent pas le rendement économique de la culture.
  • Des méthodes durablement efficaces: qui permettent un développement des cultures sans infection des maladies transmises par les semences, dans toutes nos conditions pédo-climatiques, et quel que soit l’itinéraire technique. La qualité sanitaire de la culture pourra ainsi assurer la production de semences.
  • Des méthodes acceptables pour les praticiens.

Le réseau d’exploitations

Pour valider les méthodes de traitement de semences de demain, le projet repose sur un réseau de 80 exploitations, dans les cantons de Vaud et du Valais. Ensemble, ces exploitants, des scientifiques, conseillers et professionnels de la filière comparent ces méthodes pendant 6 ans sur des parcelles de céréales et de protéagineux.

Quelques exploitations du projet:

Domaine de Sous-Cor, Eysins

La ferme Champ du bois, Orges

Les pathogènes des semences

Si aujourd’hui la quasi-totalité des semences de céréales et protéagineux non bio sont traitées, c’est lutter contre plusieurs athogènes transmis par ces semences. Toutes ces maladies se caractérisent par un potentiel de dissémination énorme alors que les leviers comme la résistance variétale ou les méthodes d’évitement agronomique sont moins connues que pour les maladies sur feuilles. Leur apparition sera étroitement surveillée dans le projet.

  • Maladies des semences de blé

    Le projet se concentre principalement sur la moisissure des neiges et la carie.

    La moisissure des neiges est la maladie des semences la plus commune sur le blé, et la principale maladie d’importance économique. Elle péjore la faculté germinative des semences, réduit donc le nombre de grains de blé qui pourront germer, pousser et être récoltés.

    Dans les semences infectées par la carie, des spores se développent à la place du grain. Les grains cariés sont ainsi impropres à la consommation et dégagent une odeur fétide (odeur caractéristique de « poisson pourri »). Le battage dissémine les spores du champignon sur les grains récoltés et sur la parcelle. La maladie cause ainsi des pertes de rendement pouvant atteindre 80%. Chez la carie naine, l’agent infectieux est transmis par le sol et rend impossible la culture de blé pendant 10 ans sur la parcelle touchée!

  • Maladies des semences de lupin

    L’anthracnose est la principale maladie d’importance économique pour la culture des protéagineux comme le lupin. Sa prévention repose sur le traitement de semences par des fongicides et la production biologique est pénalisée par l’absence de méthode de lutte efficace. Actuellement, le lupin blanc bio se trouve dans une impasse technique face à l’anthracnose; une seule nouvelle variété rend possible la culture. Le rendement réduit du lupin bleu sans enrobage phytosanitaire limite fortement cette culture alternative au soja importé.

  • Maladies des semences d’orge

    Le charbon nu pose un problème croissant dans les cultures d’orge, bio et conventionnel. Une plante infectée ne produit pas de grain, des spores ressemblant à du charbon les remplacent. Ils se disséminent très rapidement et vont péjorer rendement et qualité de la récolte.

  • Maladies des semences du pois

    En plus de l’anthracnose, le pois peut être infecté par l’ascochytose. Transmise par les semences, la maladie touche la tige, les feuilles et les gousses en réduisant le nombre de grains. La baisse de rendement peut être considérable.

Les méthodes et technologies testées

Dans le projet, plusieurs méthodes et technologies sont testées pendant 6 ans dans un large panel de conditions, les parcelles sont réparties sur tout le canton de Vaud et le Chablais Valaisan, afin d’attester de leur efficacité. Les méthodes sont discutées et choisies par les exploitants et les scientifiques. On distingue deux types de méthodes.

Celles appliquées par le fournisseur de semences: technologies ou enrobage industriel

Celles appliquées par l’exploitant

  • Traitement aux ferments
  • Vinaigre
  • Thé de compost etc…

Ces méthodes évolueront pendant le projet, en intégrant les dernières technologies ou procédés éprouvés scientifiquement.